2017 - 2019

Fazer um lugarzinho

La terre de Lourdes et d'Adão, comme beaucoup d'autres dans la région du Serro, est un lieu de vie et de travail, inséré dans sa communauté et sa géographie, à la fois isolé du «vaste monde» et lié à celui-ci. La maison s'ouvre sur le jardin et la cour contenant des plantes, un verger et des fleurs; une presse, une râpe et une pierre pour cuire le manioc, un four à biscuits et un poulailler. Les constructions éphémères en bois et terre crue abritent des outils, des ustensiles et des provisions; à côté d'un tas de sable et de briques est l'emplacement pour construire la maison du fils parti travailler ailleurs. La vue survole les montagnes à l'horizon et des bruits de voix, radio, chiens, coqs, insectes, oiseaux et un véhicule parviennent jusqu'à nous. Le téléphone portable au bord du « jirau » (petite table en bois) rappelle les changements relativement récents dans les modes de vie. Ces derniers mois, la «mémoire de la vie telle qu'elle était», marquée par le passé esclavagiste et « extractiviste », a été confrontée à des menaces d'un autre ordre, le pillage par le secteur de l'extraction (minière) de cette région historique dotée d'un grand patrimoine naturel et immatériel.

En 2017, tout en cuisant de la farine de manioc, Lourdes nous a dit: «eu adoro nosso lugarzinho» «J'aime notre petit endroit». C’est ce sens du «lieu» que nous avons rencontré dans la région de Serro et son impact sur nous que nous voulons retrouver et partager à Belo Horizonte. Nous choisissons de construire, d'occuper et de faire vivre pendant deux semaines un « lugarzinho », un petit lieu au cœur de la capitale de l'État, le parc municipal de Belo Horizonte.

Un "lugarzinho" pour:
Rencontrer
Construire
Partager
Apprendre
Se souvenir
Raconter

Nous invitons les gens à construire et à faire ensemble. Fazerviver est né du désir de découvrir et inventorier les manières de faire de la région du Serro. La clôture de ce cycle du projet se concentre sur notre expérience de l’art de faire. Le lieu est construit dans l'espace public et avec le public, il nous permet de révéler et de dialoguer avec les habitants et la ville.

Nous parions également sur le frottement de "l'ancien" avec l'"urbain". Nous juxtaposons les modes de vie de Serro, la présence matérielle, la puissance de mémoire des structures de bois et d’argile, les « séquences de gestes 1000 fois répétés », avec les modes de vie urbains. Le « lugarzinho » est un lieu de partage, de débat, de faire et d'expérimentation, pour créer des fissures et questionner notre place dans le monde d’aujourd’hui.